Le frelon asiatique « Vespa Velutina » est une espèce d’insecte endémique d’Asie du sud-est qui s’est répandue en Europe de l’Ouest depuis 2004, probablement suite à l’arrivée à dans le port de Bordeaux d’une femelle fondatrice ayant hiberné dans un container maritime.
Prédateur opportuniste, rapide et habile, le frelon asiatique capture les abeilles ouvrières en plein vol, lorsqu’elles sortent butiner ou rentrent vers la ruche. L’abeille capturée est ensuite littéralement décapitée, le frelon ne conservant que le thorax qui contient les muscles des ailes et des pattes. Broyée par les mandibules, cette viande d’abeille servira alors à nourrir les très voraces larves de frelons.
Espèce invasive, Vespa Velutina cause de graves dommages dans les ruchers d’élevage : affaiblissement démographique des colonies, stress permanent des ouvrières entrainant une diminution de la récolte de nectar et de pollen, stress transmis à la reine entrainant des ruptures de ponte, invasion et destruction totale des colonies encore jeunes ou déjà affaiblies par d’autres vecteurs (acariens, virus, champignons, insecticides, etc).
L’arrivée du frelon asiatique à Paris depuis 2018-2019 contraint les apiculteurs de Dardard à lutter de façon sélective avec des pièges adaptés (formats, appâts) afin d’éviter d’éliminer les autres espèces locales carnivores telles que les guêpes ou les frelons européens « Vespa Crabo ».
La raquette de badminton, rapide et précise, nous permet également d’en zigouiller plusieurs dizaines à chaque visite dans nos ruchers. Cette méthode « sportive » demeure malheureusement un défouloir pour les apiculteurs, car les nids de frelons peuvent compter des milliers d’individus en peine saison.
Bien que l’abeille domestique soit perçue comme le principal auxiliaire de pollinisation, elle est loin d’être la seule.
Les Abeilles sauvages et les Bourdons sont des Vecteurs de pollen indispensables à la reproduction de la plupart des plantes à fleurs, ils constituent un groupe clé dans le maintien et l’évolution des écosystèmes.
Les Abeilles sauvages femelles transportent sur leur corps une quantité de grains de pollen supérieure par rapport à l’Abeille domestique ; de plus, contrairement aux Abeilles domestiques et aux Bourdons, elles n’humidifient pas le pollen qu’elles accumulent au niveau de leur appareil de récolte ; ce pollen peut ainsi se détacher plus facilement lorsque la femelle est posée sur les organes reproducteurs de la fleur.
Certaines espèces d’Abeilles sauvages ou de Bourdons sont utilisés pour la pollinisation dirigée.
Pour leur pollinisation, les plantes à fleurs dépendent principalement de quatre ordres d’insectes : les Hyménoptères, les Lépidoptères, les Diptères, et les Coléoptères :
– Les abeilles domestique (Apis mellifera, …),
– Les abeilles sauvages (Osmia cornuta, Anthidium manicatum, Xylocopa violacea, …),
– Les bourdons (Bombus terrestris, B. pascuorum, …).
– Les diptères (certains se déguisent en guêpes, inoffensifs puisque sans aiguillon),
– Les coléoptères (Cetonia aurata, …),
– Des lépidoptères (Vanessa, Piéride, …).
D’autres insectes interviennent légèrement dans la pollinisation par gourmandise pour le nectar :
– Les guêpes (Vespidés, Polistes,…)
– Le frelon asiatique (Vespa velutina).
L’introduction de pollinisateurs sauvages dans nos villes passe par un développement de la biodiversité floristique, l’implantation de jardins potager, de jardin partagés, d’arbres ou d’arbustes à fort potentiel polleniféres et melliféres, …
De cette biodiversité naitra des pollinisateurs monolectiques*(1), oligolectiques*(2) et polylectiques*(3) permettant ainsi la reproduction des fleurs et la production de fruits et de graines.
Les types d’habitats des abeilles sauvages sont très diversifiés. 80% des Abeilles sauvages creusent des nids dans le sol. D’autres dans des tiges de plantes, dans du bois mort. D’autres encore construisent leurs nids à partir de fragments de feuilles, de pétales ou de résine ou de mortier (mélange de terre ou de sable et de salive) dans des cavités appropriées ou préexistantes telles que des coquilles d’escargots. D’autres espèces nidifient dans des terriers construits par des insectes xylophages.
Les bourdons nichent dans des cavités du sol (Bombus terrestris, le Bourdon terrestre) parfois même très profondément, d’autres au milieu des touffes d’herbes, tontes de gazon (B. pascuorum, le Bourdon des champs, …), d’autres encore dans des vieux nid d’oiseau ou dans le creux de vieux arbres (B. hortorum, le Bourdon des jardins), …
Beaucoup d’espèces d’abeilles sauvages arborent des préférences en terme de nidification, et choisissent souvent des sites à proximité de ressources florales pour le pollen — indispensable au développement de leur progéniture. Cette distance varie de quelques mètres à quelques centaines de mètres la plupart du temps.
Il n’y a vraiment que les abeilles domestiques qui parcourent 3 km de rayon pour trouver des ressources.
Une grande diversité floristique est à mettre en place pour attirer et accueillir le plus grand nombre d’espèces et pouvoir les héberger. A travers un jardin partagé ou un parc ou une zone à végétaliser.
*(1) Monolectique : Insecte n’exploitant le pollen d’un seul genre ou même d’une seule espèce florale.
*(2) Oligolectique : insecte n’exploitant le pollen que sur un seul groupe de plantes d’une même famille.
*(3) Polylectique : insecte s’approvisionnant de pollen sur un grand nombre de plante de diverses familles.
– Divers formes d’hôtels pour abeilles rubicoles ou caulicoles (Osmia Rufa, O. caerulescens, O. Cornuta, Heriades truncorum, Chelostoma florisomne, Ceratina cucurbitina…)
– Totem en bois pour abeilles xylicole et celles qui utilisent des trous préexistants (Xylocopa violacea, Osmia Rufa, O. caerulescens, Heriades truncorum…)
– Bac de sable pour abeilles psammophiles : Colletes cunicularius, Andrena vaga, Macropis europaea, Dasypoda hirtipes, Megachile circumcincta…)
– Bac de terre pour abeilles terricoles : Colletes hederae, Anthidium manicatum…)
– Bac de bois mort et pourri (à récupérer en forêt et à tester)
– Ruches (Apis mellifera)
– Panneau de torchis (Anthidium manicatum…)
– Panneau argileux (Anthophora plumipes…)
– « Ruches » (Bombus terrestris) pour l’agriculture
– « Ruches » (Nichoir à Osmie – Osmiculture ?) pour l’agriculture.
Tous les angiospermes !
Quelques exemples : Arbres fruitiers, Saule, Prunelier, Savonnier, Acacia…
Lierre (Hedera helix) floraison en septembre/octobre. Dernière floraison de l’année.
Colletes hederae –
Pissenlit (Taraxacum officinale), Tournesol (Helianthus annuus), Achillée millefeuille (Achillea millefolium), Aster sp. (Aster), Chardon (Cirsium arvense), Boule azurée (Echinops ritro)…
Colletes – Halictus – Dasypoda –
Carotte (Daucus carotta), Fenouil commun (Foeniculum vulgare), Petite ciguë (Aethusa cynapium), Coriandre (Coriandrum sativum), Angélique officinale (Angelica archangelica)…
Colletes – Andrena –
Trèfle violet (Trifolium pratense)
Bombus –
Renoncule (Ranunculus),
Andrena – Halictus – Lasioglossum – Sphecodes –
etc, etc, etc…
Tiges creuses pour abeilles caulicoles : Berce, Cannes de Provence, Carotte sauvage, Fenouil, Phragmite, Bambou, Catalpa, Paulownia, Renouée du Japon, …
Tiges à moelle tendre pour abeilles rubicoles : Framboisiers, Ronces, Rosiers, Soleil vivace, Sureau, Ailante, Buddleia, Deutzia, Hortensias, Bouillon-blanc, …
Bois pour les abeilles xylicoles : Bois de chauffe dur et bien sec, plus tendre et bien sec (type charme, hêtre), bois mort. Différentes essences de bois peuvent être testées.
Mais aussi des tubes plastique ou en verre pour observer la nidification.
Pour les abeilles terricoles des bacs de terre à tester.
• [plastique étanche + couche de gravier + couche de terre + couche de sol salé / non salé].
> Créer des sols salins humides mais pas trop, et des sols plus secs.
• Ou encore creuser un carré, le remplir de terre + sable + gravier et le laisser à l’abandon.
Et si l’implantation si situe dans un jardin, observons les bourdons, les papillons, les syrphes, les abeilles sauvages… Observer le parasitisme des abeilles coucous dans les hôtels.